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:: vendredi, septembre 24, 2004 ::
"He knows I'm gonna stay"...
Mais je ne resterai pas.
Tout à l'heure, nous sommes passés à Saint Gilles. Dans une certaine rue. Dont j'ai guetté un certain numéro. Avec le sourire au lèvres, et une sensation de sérénité. On parlait justement de lui dans la voiture. Et au moment où nous nous sommes arrêtés au feu rouge, juste devant son ancien appartement, j'ai tourné la tête pour voir la façade d'en face. Apposée sur celle-ci, une affiche vantant la sortie d'un nouveau film. Le titre? "La femme de Gilles". Marrant, non?
Il y a encore quelques mois, si j'avais vécu ce concours de circonstances, j'aurais été malade pendant des jours et des jours, à ressasser tout ce qui s'est passé, tout ce qui ne s'est pas dit. Aujourd'hui, j'ai souri. Et j'ai repensé au sien, de sourire. Plus j'y repensais, plus je trouvais cela drôle. Etonnant. Comme un vieux souvenir que l'on aurait oublié, et qui reviendrait à la faveur d'un détail... Je pense sincèrement que je l'ai aimé comme jamais je n'ai aimé personne. Je pense sincèrement que mes espoirs de construire une vie de couple saine et durable avec lui n'étaient pas des voeux en l'air. Je pense sincèrement être passée à côté de l'histoire la plus marquante de ma vie. Mais cela ne m'empêche pas de penser aujourd'hui que je suis encore loin de devoir me considérer comme désespérée, comme une jeune femme dont la vie est foutue. Je sais que je peux aimer à nouveau, certains indices me le prouvent, et me montrent que je suis sur la bonne voie. Je sais que malgré les douleurs passées, le coeur et le corps possèdent des capacités d'oubli dont on ne soupçonne pas ou peu l'existence. Je sais que j'ai tout espoir et toutes mes chances d'être pleinement heureuse dans la vie, avec un autre que lui.
Et ce poids qui devient soudainement plus léger, ces détails, ces souvenirs, ces lieux chargés d'émotion et d'images, deviennent réellement moins pénibles. Comme une photo qui prendrait de l'âge. Comme une plaie qui cicatrise.
Je me sens bien. Je suis seule, un peu perdue professionnellement parlant, mais je me sens vivante, et ouverte à toute chose, à tout être.
Et ça fait un bien fou...
:: Asthenie 9/24/2004 11:45:00 PM [+] ::
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:: mardi, septembre 14, 2004 ::
Non, "presque" rien... non, je ne regrette presque rien...
Je ne vais pas vous saoûler à vous raconter cette semaine épique en Provence...
Je vais juste vous dire que contrairement à ce que je pensais, je ne suis pas restée seule bien longtemps dans mon petit appart, ni seule sur les routes dans ma p'tite titine. J'ai été rapidement accueillie par cette horde de mâles bien sympathiques, horde qui m'a fait un bien fou... Retrouver des gens à qui parler après quatre mois de réclusion, a fortiori des hommes comme eux, c'était inespéré. L'un d'eux était ce fameux bonhomme qui m'a fait du rentre dedans il y a deux mois... Etrangement, il est resté bien plus délicat dans ses approches. Nous avons beaucoup parlé, nous nous sommes souvent retrouvés ensemble, mais jamais il n'a eu de geste déplacé, ni n'a fait preuve de cette lourdeur dont sont parfois capables les hommes. Je l'ai découvert sous un autre jour, et quelque part, il m'effraye moins. Mais ces papillons... Je désespère de les voir arriver... Et malgré mon envie de serrer quelqu'un dans mes bras, de le serrer dans mes bras, je suis restée suffisamment distante pour éviter les conséquences malheureuses qui seraient sans doute arrivées dès notre retour. Ceci ne règle pas mon problème, mais la semaine en général l'atténue tout de même. Je me sens mieux entourée de plusieurs personnes, sans ambigüité, que seule dans un couple où la pression augmente à chaque minute. Ils m'ont tant apporté, durant cette semaine...
Le retour fut pénible, mon estomac et mes nerfs ayant craqué avant le départ. L'un d'eux m'a donc accompagnée et a piloté ma p'tite voiture le temps que je récupère de mes douleurs diverses et variées (entre autres, celle du départ). Finalement, je les ai tous découverts sous un autre jour, et mes premières impressions sur eux ont été révisées. Sans aucun doute, elles sont terriblement plus positives aujourd'hui.
Merci à vous tous pour cette semaine inoubliable, où vous m'avez fait ressentir une palette de choses dont j'avais presque oublié l'existence...
:: Asthenie 9/14/2004 09:15:00 PM [+] ::
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