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:: dimanche, avril 20, 2003 ::


C'est étrange comme les gens, parfois, ne se rendent pas compte à quel point leurs manoeuvres pour nous manipuler tapent à l'oeil... J'en prends pour exemple toutes ces personnes qui m'entourent et me lancent des perches, pour que j'aille dans leur sens, que je flatte leur ego. Je n'ai rien contre... Ca me fait même rire, lorsque ces perches sont si visibles pour moi, mais semblent habilement lancées par l'envoyeur. Par contre, ce qui me blesse, c'est que certaines de ces personnes ne se rendent pas non plus compte que le thème à propos duquel elles veulent être flattées, me pose beaucoup de problèmes. Votre frère vient vous parler de poids tous les jours, vous poussant à lui dire: "Wow, quelle ligne tu as, à présent! Comme tu as maigri! Comme tu es beau!". C'est bien. Jusqu'au moment où ça commence à peser lourd sur vos épaules de soeurette "complexée" par ses kilos superflus. Il n'est pas facile d'entendre les gens se plaindre de sujets qui vous touchent également. Une personne déprimée qui vous parle de son désespoir, d'un amour perdu, d'un amour éperdu, de ses envies de quitter ce monde, peut vous mettre très mal à l'aise si vous-même, vous vivez la même chose. Et c'est insupportable parfois, d'entendre cette douleur, mise en mots par un autre, face à vous qui n'avez jamais osé l'exprimer. Mais une personne qui vient auprès de vous afin d'être flattée, alors que vous vous rendez compte que ces flatteries, vous ne pourrez jamais les entendre car vous êtes dans le pôle opposé, c'est aussi difficile à gérer...
Je ne dis pas; je suis heureuse que mon frère ait cette ligne qui, je l'admets sans problèmes, est à présent parfaite pour un homme de son âge. Je suis également heureuse de le voir évoluer parmi ses amis, le voir sortir tous les week-ends, et même ne plus le voir du tout quand je rentre de Bruxelles en raison de ses sorties. Mais cette souffrance liée à mon poids, que je porte depuis des années, commence à peser vraiment trop lourd. C'est le cas de le dire. De la même façon, je le vois parfois à côté de ses pompes, désespéré suite à une histoire d'amour qui ne tourne pas comme prévu, ou angoissé par son travail. Je l'écoute, et l'écoute encore, j'essaye de le conseiller, de le soutenir, de lui offrir ce que je peux.
Mes parents voient bien son désarroi. Ils le voient sortir, mais ne sont pas dupes, et savent pertinemment qu'il n'est pas très bien pour le moment.
Mon but n'est pas de faire de comparaison, loin de là. Mais je me sens mal, d'une part pour diverses raisons "professionnelles" et personnelles, d'autre part à cause de ce vide que je ressens autour de moi dans ma famille. J'ai le sentiment que tous pensent que je vais très bien, que je n'ai jamais de moments de déprime, and so on... Si un jour j'ai le vague à l'âme, un coup de blues, ou même une bonne journée où je suis pire qu'un mollusque qui se vide, on met cela sur le compte du traditionnel: "Elle est dans ses pensées... C'est une rêveuse, notre fille".
Pourtant j'ai arrêté de rêver, aujourd'hui.
Pourtant moi aussi, j'ai mal, parfois.
Pourtant moi aussi, j'aimerais sentir cette préoccupation, cette chaleur dans les rapports, ces précautions dans la façon de parler à un être mal dans sa peau, ces regards compréhensifs et soutenants.
Pourtant moi aussi, j'aimerais pouvoir montrer ma faiblesse de temps en temps.
Pourtant moi aussi, j'aimerais avoir des bras réconfortants autour de moi.
Pourtant moi aussi, j'aimerais me sentir comprise et reconnue pour celle que je suis.
Bien sûr, rien de cela n'est grave, j'en suis consciente. Juste que je craquèle un peu... Et que j'ai du mal à garder les morceaux ensemble. Là, maintenant. Dans une semaine, ça ira probablement mieux. Je ne serai plus si intensivement au contact de ma famille.
Je ne me plains pas de cette situation; quelque part, on me "fout la paix"... Mais je regrette tout de même, parfois...
Les gens devraient comprendre, qui qu'ils soient, qu'en parlant, souvent, des cordes douloureuses (ou au contraire, des cordes "agréables") vibrent et par la même occasion, font vibrer celles de leur interlocuteur...
Soyons attentifs aux réactions de notre interlocuteur... Soyons attentifs à son état d'esprit... Et n'hésitons pas à mettre à plat les angoisses ou réticences à parler de tel ou tel sujet...
C'est un des buts que je me fixe, dorénavant...

:: Asthenie 4/20/2003 09:37:00 PM [+] ::
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