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:: vendredi, avril 04, 2003 ::
J'ai longtemps souffert d'incertitude. De cet esprit volage, qui me faisait aimer tel ou tel passionnément. De cette foutue cervelle d'ado, qui se languissait de son aimé sans jamais oser le lui dire. De ce bête petit coeur, qui s'est maintes fois soi-disant brisé. Pendant de nombreuses années, j'ai aimé à tort et à travers. Sans jamais rien concrétiser. J'aimais l'un pour son calme, l'autre pour sa gentillesse, l'autre encore pour sa noblesse de coeur. Et puis j'aimais sans connaître.
J'ai aimé quelqu'un, profondément. J'avais presque peur de penser qu'il était l'homme de ma vie. Puis j'ai appris à le connaître. Et je me suis rendu compte que quelque part, j'aimais la représentation que je me faisais de lui, et non pas lui dans tous ses défauts et ses qualités. Et là je suis tombée de haut.
Depuis, je n'ai plus jamais souffert de cette incertitude. J'ai joué à aimer, avec un jeune homme, pour vivre quelque chose que tous les autres avaient déjà connu. Et pour soigner des blessures que je venais de subir. Mais depuis quelques années maintenant, j'ai pris conscience de ce que c'était qu'aimer quelqu'un pour ce qu'il est. Et c'est de là que viennent ces blessures dont je parlais à l'instant. Je pense être guérie de cela, oui. Mais sans doute plus grâce à une remise en question personnelle, que grâce au baume que ce jeune homme me passait.
Si je meurs demain, je pourrai au moins dire que j'ai aimé. Du plus profond de mon être. Que j'ai aimé pour le pire et pour le meilleur. Que j'ai autant aimé ses défauts que ses qualités. Que je l'ai aimé pour ce qu'il était, et que je n'attendais qu'une chose, c'est pouvoir encore en apprendre sur lui et de lui, pour l'aimer toujours davantage.
Aujourd'hui je souffre de certitude. Comme la vie est paradoxale...
J'ai la certitude d'aimer, et en cela, je ne me permets pas de penser qu'un jour j'aimerai aussi fort. Je n'y crois pas.
Beaucoup d'événements, ces derniers mois, m'ont "forcée" à me remettre en question, à faire un travail personnel sur moi-même et sur mon mode de vie. Et de ce travail, encore inachevé, émergent déjà quelques constations douloureuses. Je me rends compte qu'être aimé n'est pas un dû. Qu'il ne suffit pas d'aimer de tout son coeur et son corps pour être aimé en retour. Que l'amour ne se commande pas, ne se force pas, s'échappe au plus on le cherche. Je me rends compte également que la mentalité "Walt Disney" n'est qu'un leurre, un paradis artificiel. Que l'être humain n'est pas fait pour le couple. Que rien ne dit que tous, nous finirons mariés. Je me rends compte que malgré ce que j'ai cru pendant près de vingt ans, il n'est écrit nulle part que j'aurai assurément des enfants. Je n'ai pas signé de contrat qui m'assurerait un enfant dans x années. Je n'ai pas signé de contrat de mariage avec qui que ce soit. Et je n'en signerai pas avec qui que ce soit, tant que quelque part, vivra celui que j'Aime.
Je suis la femme d'un seul homme. Cette réflexion s'est imposée à moi tout à l'heure. Et je la trouve tellement en accord avec ce que je vis, ce que je suis.
Ce n'est pas une sorte de "bénévolat du coeur". Ce n'est pas un sacrifice. C'est juste une pensée qui me travaille ces temps-ci. Peut-être que demain, dans un an, dans vingt ans, je relirai ceci en me disant que j'étais bien idiote. Je ne sais pas. Je ne peux pas savoir. Et je ne le veux pas. Aujourd'hui, là, maintenant, je suis la femme d'un seul homme.
Qu'il m'aime ou ne m'aime pas ne change rien en soi. Je suis fidèle à mes pensées. Bien sûr tout serait plus simple si... Mais après? Encore une fois, il n'est écrit nulle part que nous serons tous heureux. Aimer, c'est avant tout... aimer. Aimer gratuitement, sans être aimé en retour. Il n'y a rien de plus beau en amour que d'aimer! Et je suis encline à penser que les gens qui sont aimés, mais ne parviennent pas à aimer eux-mêmes, sont plus malheureux que ceux qui aiment, mais ne sont pas aimés en retour. Même si cela implique plus de deux personnes, j'entends.
Je suis sereine. Je vis de ce que j'ai, je vis de la tendresse qui m'est offerte, je vis des attentions, je vis des instants de bonheur qu'il m'est donné de connaître, je vis des instants précieux. Même si, selon une "norme" que l'on aurait pu inventer, ils ne sont pas fréquents, je vis de cela et je m'en satisfais. Ces instants sont comme mille petites poussières d'étoiles qui au fur et à mesure, illuminent mon horizon. Et en cela, je suis heureuse d'être là, maintenant, et d'aimer.
Je suis désolée, quelque part, d'être si... comment dire... "emmerdante", dans mes dires, aujourd'hui. Mais ce blog est une thérapie en soi. Et ce soir, j'avais envie de parler d'amour. Du bonheur qu'on peut y puiser, quelle que soit la forme que prend cet amour. L'amour ne peut que vivre. L'être qui choisit de se tuer par amour, fait justement vivre cet amour jusqu'à la fin des temps. L'être qui choisit de mourir parce qu'il ne peut pas vivre pleinement son amour, éternise également cet amour. La mort n'est pas si négative que ce que l'on croit. L'Amour subsiste à tout.
Oubliez ce post. Et vivez, tout simplement. C'est si féérique.
:: Asthenie 4/04/2003 09:39:00 PM [+] ::
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